Ne pas enseigner la corde / On Not Teaching Rope

Ne pas enseigner la corde

par  Zetsu Nawa

La semaine dernière, j’ai fait l’erreur de me connecter sur Fetlife et de lire quelques posts portant le shibari. J’aurais du m’abstenir.

Je suis tombé sur un rapport d’accident, qui m’a amené à me poser les questions suivantes: pourquoi tant d’incidents se produisent-ils, et comment sont-ils considérés / traités / pris en compte ?

Bien entendu, on retrouve le sempiternel « mea culpa » auquel s’ensuit une série de commentaires mettant en avant le courage de ces personnes qui reconnaissent publiquement leurs erreurs. Nous avons tous en tête que « les blessures sont inévitables » et que ces accidents se produisent même avec des attacheurs expérimentés (certains d’entre eux sont attacheurs depuis plusieurs années), et servent d’avertissements ou de rappels à tout le monde.

La pratique semble d’alleurs tellement répandue qu’elle est devenue un type de posts en soit, celui de l’ »excuse de la corde ».

Dans le cas présent, impertinent attacheur était également, tel le héro plein de bravour faisant face à son destin cruel qui nous renvoit à ces blessures et mauvais sentiments qui y sont associés. *très mauvaise trad*.

Selon moi, le coeur du problème est que rien dans ces courageux mea culpa ne met en avant les deux plus grandes leçons à retenir (ndt: de ces accidents). En premier lieu, être à l’origine de blessures et autres incidents devrait inciter les attacheurs ou attacheuses à admettre qu’ils n’en savent peut-être pas autant qu’ils ne le pensent sur la pratique du shibari. Un autre point important est que l’attache qu’il ou elle pensait maîtriser (souvent parce que l’attache a été répétée de nombreuses fois sans incidents) n’est, au fond, pas aussi bien comprise que ce qu’il ou elle imaginait.

Et je parle en connaissance de cause. Je peux me raccrocher l’origine de chaque blessure que j’ai occasionnée à l’un de ces deux problèmes, soit ma propre ignorance et ma propre incompétence. Tout le monde souffre de ces deux problèmes. Et il est vrai que nous pouvons tous y remédier avec le temps, l’apprentissage, et la pratique. Enfin, les corriger, peut-être pas, mais au moins en être plus conscient, et ainsi réduire les risques afférants. On peut aussi améliorer l’expérience proposée en étant transparent avec notre partenaire quant aux risques qu’ils ou elles prennent en cordant avec nous.

À mon sens, le plus gros problème n’est pas la manière dont les gens attachent. Dès l’instant où tout le monde se lance dans l’aventure, est consentant et accepte les risques associés à la pratique, les gens peuvent bien faire ce qu’ils veulent. Je fais partie de ceux qui pensent qu’effectivement, la pratique de la cordre est dangereuse (comme les sont de nombreuses autres pratiques BDSM).

Là où je ne suis plus d’accord, c’est lorsqu’il s’agit d’enseignement.
Dans le cas qui m’intéresse ici, j’ai scruté en détails les photographies de la personne qui avait réalisé cette « suspension intense » illustrée dans le post Fetlife. Deux choses m’ont particulièrement sauté au visage. La première était que ces photographies reproduisaient en apparence des attaches de bakushi japonais de renom. La seconde chose est que  des choix (ndlt: vraisemblablement techniques) pour le moins étonnants transparassaient de ces attaches.

Ces choix que je qualifie d’étonnant n’étaient pas nécessairement dangereux. Simplement, il se dégagait de ces images l’impression que bien que la personne qui attachait avait bien en tête le résultat attendu, elle ne connaissait pas le chemin pour y parvenir. Des détails, comme la manière dont le bambou était fixé, l’endroit et le moment où les cordes se croisaient (et avec quel angle), et plein d’autres petites choses très curieuses me semblaient étonnantes, sans pour autant me donner l’envie de déclancher la sonnette d’alarme.

Ce sentiment provenait en partie du fait que le résultat final était étrange dans son ensemble mais aussi, et peut-être de manière plus importante, parce ce que j’observais rélévalait, selon moi, que la personne qui attachait n’avait pas bien assimilé ou compris les principes de base sur la manière de constuire cette attache. Ce constat m’inquiète non pas parce que c’est dangereux en soit, mais plutôt parce que cela me conduit à penser que la personne qui attache n’est pas en mesure de savoir si ce qu’il ou elle fait est effectivement dangereux ou non.

Si l’on sait qu’une technique A est sans risque et pourquoi elle l’est, il est fort probable que l’on pourra réaliser une attache plus sûre que si l’on utilise une technique B sans même savoir si elle est sécure ou non. Pire encore, je suis dans l’incapacité de dire si cette personne connaît vraiment la différence entre les techniques A et B. Et dans le pire des cas, il ou elle peut même penser mettre en oeuvre la technique A alors qu’il s’agit de la technique B, et ainsi de suite.

Nous parlons ici des fondamentaux de la construction (ndt: … d’une attache) et pour cela, il n’est pas nécessaire de comprendre la physique, l’ingénieurie et les vecteurs de force sous-jacents. Par contre, on doit savoir « qu’en tirant ici, je vais génerer de la tension ailleurs » et « que relier ces deux choses va rendre l’attache déséquilibrée ».

Lorsque l’on apprend ces attaches, même en étudiant au Japon avec les plus grands maîtres, il est fort probable que rien de tout cela ne vous soit expliqué ni explicité. Ces connaissances s’acquièrent après plusieurs années, voir des décénnies de pratique et d’étude au sein d’une école (ryuu). Or, lorsqu’il s’agit d’enseignement, cette compréhension fondamentale constitue la partie la plus importante du savoir transmis.

Ces leçons, tout du moins avec mon experience passée à étudier au Japon, prennent là-bas la forme d’un « Non, pas ici. Là ». Et c’est tout. L’enseignant montre et corrige. Et si vous insistez pour en connaître la raison, il est fort possible que la réponse soit très brève et vous demande ensuite beaucoup de réflexion pour en saisir la teneur.

Le problème est que lorsque l’on apprend à attacher, et tout particulièrement dans les pays occidentaux, à l’occasion de cours intensifs ou de worskshops, vous apprennez à être compétent, et non à devenir un expert(1). Or, cette distinction est fondamentale lorsque l’on enseigne. Si être compétent est nécessaire pour assurer la sécurité de vos partenaires, la connaissance et l’expertise sont capitals, si ce n’est essentiels, pour transmettre à autruit comment devenir compétent.

D’ailleurs, les bakushis compétents ne font pas nécessairement de bons enseignants.

J’ai récemment visionné une vidéo dans laquelle une personne suggérait que choisir de ne pas enseigner est une forme de « prés carré » et que si l’on possède les connaissances sans les partager avec autruit, alors il ne faut pas se plaindre que les gens fassent des choses dangereuses. Il y a effectivement un fond de vérité dans cette affirmation si une personne venait à garder pour elle des informations qui contribueraient à rendre les gens plus sûrs dans leur pratique du shibari.

Seulement, souvent, j’observe exactement l’inverse, associé à un désire difficilement contenu de montrer aux autres ce que les gens ont vu ou appris. La réalité est que ces personnes qui apprennent pour attacher et faire des photographies « instagrammables » ou pour devenir « kinky et populaire » sont souvent perçues comment étant des sachants / experts alors que, peut-être, ils ne font que démontrer un haut niveau de compétence.

En discutant avec différentes personnes à propos de ce dernier incident, j’ai été surpris par certaines des questions qui m’ont été posées. Il m’était demandé ce qui me gênait dans les photographies publiées par cet attacheur. Il s’agissait pourtant de personnes expérimentées avec des nombreuses années d’étude du shibari, et pour certaines capables d’attacher avec un haut degré de compétences.

Être compétent est important. Bien que cette qualité assure la sécurité de votre partenaire, elle ne garantie en rien que vous ayez effectivement compris ce que vous faites et pourquoi vous le faites. Ces dernières points constituant pourtant le savoir minimum pour enseigner à quelqu’un comment faire une attache.

Alors, comment savoir au fond si l’on est un expert ou simplement compétent ?
D’une certaine manière, cela constitue une décision personnelle. Un bon indicateur selon moi est que si l’on est pas en mesure d’avoir une conversation sur une attache sans corde ou sans réaliser l’attache en question, c’est que vous n’avez probablement pas beaucoup de connaissances à ce sujet. Si vous n’êtes pas capable de justifier les différents choix que vous faites aux différentes étapes, et la manière dont ces choix influent sur l’apparence, l’estéhtique, les sensations que procure votre attache, alors vous n’avez pas  beaucoup de connaissances sur le sujet. Si, pour une attache donnée, vous ne pouvez pas décrire les étapes clés de celles qui sont moins cruciales, ni comment vous pourriez varier l’attache selon les effets que vous souhaitez créer, ni comment augmenter ou réduire les risques que font peser de votre attache sur votre partenaire, là encore, c’est un signe que vous n’avez pas beaucoup de connaissances à ce sujet.

Cela-dit, le fait de ne pas être expert ne signifie pas pour autant que vous n’êtes pas très compétent, sûr, ou un bakushi talentueux. Nombreuses sont les personnes autour de moi qui ne possédent pas ces connaissances approfondies sur le shibari. Cela ne m’empâche aucunement de grandement apprécier leurs photographies ou leurs performances. Et je les recommenderais à quiconque souhaiterait se faire attacher par eux.

Un autre chemin existe, plus difficile, et qui consiste à attendre que l’on nous explique.

La plupart du temps si vous demandez à un Japonais « pensez-vous que je puisse enseigner cela ? », la réponse sera « oui ». Si vous demandez, vous aurez ce que vous voulez entendre, les Japonais pouvant difficilement dire « non » dans leur culture. Cette reponse ne veut donc pas dire grand chose. Ce qui est certain par contre est que vous allez les mettre dans une position particulièrement inconfortable et toute réponse qui leur permettra de sortir rapidement de l’embarras sera la bonne.

La situation est radicalement différente lorsque votre enseignant vous invite à enseigner. Il s’agit d’un signal clair que vous n’êtes plus seulement compétent, mais êtes devenu un expert. Ce passage va au-delà de la simple autorisation, c’est une directive / conseil avisé ou appuyé.

Décider de son propre chef que l’on peut enseigner n’a que peu de sens. Mais si l’idée vient d’eux (ndt: i.e. « de votre enseignant), alors cela veut dire beaucoup.

Si l’enseignement du shibari doit évoluer dans une direction particulière en Occident, je pense que deux point particuliers méritent toute notre attention. Le premier point est de commencer par reconnaître la disctinction qui existe en compétence et expertise dans la transmission du savoir sur la manière d’attacher une personne et de faire en sorte que les enseignants insistent davantage sur la connaissance. Oui, le savoir demande beaucoup de travail, est souvent rébarbatif, et ne rapporte aucun « j’aime ». Ce savoir ne fera apparaître vos attaches plus jolies qu’aux yeux d’un petit nombre de personnes capables de saisir les différences subtiles qui séparent votre travail de celui d’un autre
attacheur ou attacheuse.

Le second point est que les gens arrêtent d’enseigner des choses sur lesquelles ils ne possèdent que peu ou pas de connaissances. C’est le gros morceau car la majorité d’entre eux ne savent pas qu’ils ne savent pas. Et malheureusement très peu d’entre eux sont prêts à l’admettre. Pire, lorsque l’on devient un sachant, on réalise soudainement que satisfaire son égo en enseignant des trucs cool et ouf va soudainement devenir beaucoup plus compliqué. On se prend à penser des trucs du genre « mais ?! il va m’être impossible de couvrir tout ce que j’ai à dire sur une attache de poignets de base dans un cours de 2 heures ! »

Enseigner la corde peut apporter beaucoup à chacun: capital sympathie, contacts avec des partenaires potentiels, flatter son égo, ou prafois même obtenir de la célébrité sur les réseaux sociaux. Se tenir à distance de ces sentiments de récompense immédiate et de reconnaissance sociale est difficile.

Si vous avez l’intention de devenir un expert de la corde, il est inutile d’apprendre encore plus d’attaches, de patterns, de suspensions ou d’acquérir encore plus de compétences techniques. Non, le meilleur chemin pour cela est la discussion avec ceux qui savent. Échangez avec toutes les personnes que vous pourrez trouver qui en savent plus long que vous. Allez à leur rencontre, sollicitez-les. Pas pour apprendre une technique, non, mais pour apprendre pourquoi ils attachent et ce qui motive tel ou tel choix dans leurs attaches.

Parlez. Parlez avec celles et ceux qui se font attacher. Ils en savent tant, mais ne sont que trop rarement sollicités. Mes meilleurs enseignants ont été des personnes qui se faisaient attacher.

Toutes des choses vont vous prendre du temps, nécessitent de travailler et de faire des efforts. Mais je crois sincèrement que l’on contribuerait ainsi à rendre la patique de corde meilleure, plus sûre et à devenir une expérience encore plus agréable pour tout le monde.

(1) Traduction choisie ici pour « knowledgeable » en anglais

Source
Article Original

On Not Teaching Rope


Traduction : Christophe

On Not Teaching Rope

Last week, I made the mistake of logging onto Fetlife and reading some rope posts. I really should know better.

I came across a rope incident report and found myself thinking about why it is that so many injuries are happening and how they are handled.

There is of course, the requisite “mea culpa” followed by the posts about how very brave people are for publicly admitting their errors. We all learn the lesson that “injuries are inevitable” and that it even happens to very experienced riggers (some have been tying for years now) and how it is a warning to us all.

It has become a performance so standard that it is almost its own genre, rope apologia.

In this one case, our brave and somewhat defiant rigger was also full of bravado, a hero in the face of cruel fate that brings to us both injuries and bad feelings associated with them. But they will fearlessly soldier on, continuing to do their “intense suspensions” and teaching their rope classes.

The core of the problem for me is that almost never do these fearless confessions include the two most important lessons. The first is that injuries and mistakes are telling you that you may not know as much as you think you know. And the second is that the tie that you thought you had mastered (usually because you have done it so many times without incident) you didn’t understand as well as you thought you did.

I speak from experience on both of these issues. I can trace all of the injuries I have caused back to two sources, my own ignorance and my own incompetence. We all have those two problems. And we all can correct them with time, education, and practice. Well, perhaps not correct them, but at least be more aware of them and decrease the risks associated with them. We can also then do a much better job of making our partners aware of the risks they are taking when they tie with us.

The bigger issue for me is not how people tie. As long as everyone is on board, consenting, and willing to take the risks, people are absolutely free to do whatever they want with their rope. I am very much a member of the “rope is dangerous” school of thought (as are lots of things people do in BDSM).

Where I part company is when it comes to teaching.

In the last case, I started to look at the pictures that the person who did “very intense suspensions” had posted. Two things jumped out at me immediately. The first was that these images were designed to replicate the look of ties done by some very well known Japanese bakushi. The second was that they were full of very weird choices.

By weird choices I don’t necessarily mean dangerous choices. It was much more a feeling that the person knew what they wanted the final tie to look like, but didn’t really know how to get there. Little things, like where rope was attached to bamboo, where and when (and at what angle) different ropes crossed each other, as well as some other minor curiosities that didn’t ring any alarm bells, but just looked weird to me.

Partly those things just looked bad to me. But more important, they revealed, at least in my opinion, that the person tying them didn’t understand some very basic principles of how those ties are constructed. That concerns me not because it was dangerous per se, but more because it makes me think that the person tying doesn’t know if it is dangerous or not.

If you know technique A is safe and why it is safe, you are going to have a better chance at constructing a safe tie than if you use technique B, not having any idea whether it is safe or not. Worse yet, I don’t know if this person even knows the difference between technique A & B. They actually may think they are doing technique A when they are doing B, and so on.

We are talking about the fundamentals of construction. One doesn’t need to understand the physics, engineering, and force vectors behind it. But you do need to know “pulling here is going to make things tighter there” and “connecting these two things is going to make this tie unbalanced” and so on.

When you learn these ties, even studying in Japan with the top people, none of this stuff is likely to be explained. It is more or less baked into the ties. It is the kind of thing you start to understand after years, even decades, of study of a particular . But when it comes to teaching, it is also the most vital and important stuff to pass on.

Those lessons, at least in my experience, when studying in Japan come in the form of “No, not there. Here.” That’s it. You are shown and told. If you press for a reason why, you are likely to get a relatively short answer that will require a lot of unpacking.

The major problem with this is that when you learn rope, particularly the way most Westerners learn rope in intensives or workshops, you are learning to be competent, not knowledgeable. That is distinction is incredibly important when it comes to teaching. Competence is important for keeping your partner safe. Knowledge is important, even essential, for teaching others how to become competent.

Competent bakushi don’t necessarily make good teachers.

I saw a recent  complaining that not teaching was a form of “gatekeeping” and that if you have the knowledge and don’t share it, you forfeit the right to complain about other people doing dangerous things. There may be some truth to that if someone is intentionally withholding knowledge that could help keep people safe.

But often, I see exactly the opposite, an almost desperate desire to show others what has been learned or seen. People who learn to tie and make Instagram-worthy pictures or end up on “Kinky and Popular” on a regular basis are often seen as knowledgeable, when they may actually be displaying a high level of competence.

When talking to people about the latest incident, I was surprised by some of the questions I got from some people who were asking what I found wrong with the pictures the person was posting. These were experienced people who have been studying a long time, tying with a very high level of competence.

Competence is important. It is what is going to keep your partner safe, but it doesn’t mean you understand what you are doing and why you are doing it, which are the minimal qualifications for teaching someone else how to do it.

So how do you know when you are knowledgeable and not competent? At some level it is a personal decision. But some indications for me are that if you can’t have a substantial conversation about the tie you want to teach without the rope or doing the tie, you probably don’t have much knowledge about it. If you can’t discuss the various choices you are making at different moments and how each of those choices shape and define the aesthetics, feelings, and sensations of the tie, they you probably don’t have much knowledge about it. If you can’t define what are the more and less important moments in the tie and how you can vary the tie based on what effect you want to create and how that enhances or mitigates the risks of the tie, you probably don’t have much knowledge about it.

That said, just because you aren’t knowledgeable in those ways does not mean you are not incredibly a competent, safe, and amazingly talented bakushi. There are plenty of people out there who may not have the kind of knowledge I am talking about who I would recommend to anyone wanting to be tied and whose photos and performances I enjoy tremendously.

The other option, which is a much tougher route, is you can wait to be told.

In most cases if you ask a Japanese person, “Would it be OK for me to teach this?” they are going to say yes. If you ask, you will get the answer you want, mainly because most Japanese people really dislike saying “no.” It doesn’t mean very much. What it actually means is you have put them in a very uncomfortable position and they are responding with the answer that will make that awkward situation go away.

It is an entirely different situation when your teacher tells you that you should teach. It is the signal that they see you as not just competent but knowledgeable as well. It is not just permission, it is something more. It is more like a directive.

If teaching is your idea, it doesn’t mean very much. If teaching is their idea, it means a lot.

If rope education is to move forward in the west, I think we need to do two things. The first is to start recognizing the distinction between competence and knowledge when it comes to sharing how to do ties and to have our educators spend more time on the latter. The knowledge part is hard work. It is often times boring. It won’t get you any likes anywhere. It will only make your pictures look better in the eyes of very few people who will notice the small differences between your ties and others’. There really aren’t any rewards for it.

The second is for people to stop teaching things they aren’t actually knowledgeable about. That is going to be the heavy lift, because most people simply don’t know what they don’t know. And very, very few of them want to find out. Worse even is that when you starting becoming knowledgeable, you realize the really cool, crazy stuff you are going to get ego gratification for teaching is a lot more complicated than you realized. You start thinking “I can’t possibly cover everything I need to cover for a basic wrist tie in a two hour class!”

Teaching rope has a lot of rewards for people: Social capital, access to play partners, ego strokes, social media celebrity. Stepping away from that kind of feel-good feedback and recognition is hard.

If you want to become knowledgeable about rope, I suggest that the way forward is not learning more ties, patterns, suspensions, or technical skills. The way forward is conversations. Talk to everyone you can find who knows more than you. Seek them out. Not to learn some technique, but to learn why they tie and why they make the choices they make when they tie.

Talk to rope bottoms. Learn from them. They know so much, yet rarely get asked. All of my best teachers have been rope bottoms.

All of these things are going to take work, time, and effort. But I also believe that it is going to make rope a better, safer, and more fun experience for everyone involved.

Source
https://www.kinbakutoday.com/on-not-teaching-rope/