Qu’y a-t-il dans un nom ?
Certaines des questions les plus fréquemment posées par les correspondants concernent les noms des différentes attaches de shibari/kinbaku. En plus du désir compréhensible de mettre un nom authentique sur une attache particulière, il y a souvent de l’agacement exprimé parce que certaines attaches semblent avoir plusieurs noms ou parce que l’orthographe du nom semble varier largement d’une source à l’autre. Il ne fait aucun doute que cet élément de l’apprentissage du shibarilkinbaku peut être contrariant, mais les raisons de cette confusion, une fois comprises, sont assez simples.
La première complication vient du fait que l’Occidental lit habituellement les noms des attaches de shibari/kinbaku en romaji, le système du siècle dernier qui traduit et transcrit les sons correspondant aux pictogrammes des kanji japonais (le système d’écriture japonais importé de Chine) en alphabet latin. Ce système, bien qu’utile et mis à jour intelligemment au fil des ans, présente toujours des imperfections et la tentative de créer des mots parlants crée parfois des caprices dans l’orthographe. Par conséquent, des sources différentes peuvent parfois différer.
La deuxième complication vient de la façon dont les différents noms de shibari/kinbaku sont entrés dans l’usage. Certains noms historiques ont été hérités du monde féodal du shogun et du hojojutsu. Des termes tels que hishi, kikkou, ebi et tsuri ont une longue histoire qui remonte à des centaines d’années. D’autres, comme imo mushi, kaikyaku kani et teppo sont plus récents et proviennent d’une époque où les bakushi éminents, comme Itoh Seiu et Minomura Kou, devaient nommer leurs propres attaches tout comme les artistes nommaient leurs peintures ou leurs sculptures. Comme dans toute langue, les noms qui collaient étaient acceptés et ceux qui ne collaient pas s’effaçaient et parfois il y avait des duplications, des corruptions et des changements au fil du temps.
Pour ajouter à la confusion, certains praticiens occidentaux ont inventé des noms à « consonance » exotique et légèrement japonaise et les ont proposés à un public crédule. L’un des exemples les plus notoires est l’utilisation du mot « shinju » ou « sinju », généralement traduit en grande pompe par « les perles » et censé désigner des attaches pour la poitrine féminine. Ce nom a en fait été inventé par un Européen qui essayait de paraître bien informé et n’a jamais été utilisé dans la véritable terminologie du shibari/kinbaku.
La liste suivante représente 40 ans de collecte de noms et de phrases authentiques de shibari/kinbaku. Elle est assez détaillée et note la plupart des quelque 40 attaches de base et beaucoup des nombreuses variations et autres termes qui composent le lexique du shibari/kinbaku. En bref, il n’est pas parfait mais il est assez complet. En ce qui concerne les orthographes, veuillez noter que l’auteur utilise celles qui lui ont été enseignées ou qu’il a vues le plus souvent dans des documents et livres japonais fiables. Cependant, chaque liste comprend généralement des variations de noms et d’orthographes qui apparaissent de temps en temps dans la littérature.
Apprendre le nom correct pour toutes les attaches du shibari/kinbaku fait-il de vous un expert ? Non. Cependant, nous espérons que cette liste augmentera le plaisir du lecteur de la même manière que l’apprentissage des noms corrects des plats italiens et français, ou de toute autre cuisine sophistiquée, augmente le plaisir de manger au restaurant.
Source « The Beauty of Kinbaku »